Retour au bercail (suite)

Chadada arriva rapidement à leur propriété. Les premières décorations pour le mariage commençaient à faire leur apparition et c'est avec un grand plaisir que Chadada le découvrit.
Il monta directement à l'étage, plus précisément dans leur chambre où Elisel usait certainement de ses pinceaux. Il se posta un instant devant la porte et entendit du bruit, elle était sûrement là...
Il poussa doucement la porte et la vit de dos, assise : enfin !

Bonjour votre Excellence, puis-je demander audience auprès du Chambellan d'Orléans ? dit-il d'une voix tremblante d'excitation. De la part d'un vieux diplomate fourbu et déchu...

Elisel s'accrocha au cou de son fiancé, approchant son visage pour un baiser tant attendu. Si longtemps qu'ils étaient séparés... Pourtant, elle n'avait pas oublié le goût de ses lèvres, la tendresse de ses bras quand il l'enlaçait, doux mais pourtant assez fort pour qu'elle se sente immédiatement en sécurité, ses cheveux indisciplinés qu'elle sentait sur sa nuque...
Elle n'avait pas oublié, mais l'intensité du baiser la surprit et la ravit en même temps. Elle n'avait pas oublié, mais le souvenir avait été atténué par l'éloignement, trop atténué...

Quand enfin ils se séparèrent, son regard, leurs regards, étaient souriants. Sa bouche l'attirait toujours autant, et elle devait se faire violence pour résister, mais elle parvint à dire dans un souffle Bienvenue chez toi.

Les yeux de son Cha semblaient songeurs pourtant, et elle rougit et détourna les siens à son compliment. Ravie que ça te plaise... Et heureuse que tu sois là, en bonne santé... Si tu savais le mauvais sang que je me suis fait en te sachant là-bas! Je suppose que tu devras y retourner après...?
Elle se serrait contre lui plus fort en disant cela, ne voulant pas le lâcher, redoutant sa réponse.

Elisel n'en croyait pas ses oreilles.
Vrai??? Vrai de vrai??? Tu ne dis pas ça juste pour me faire plaisir??

Son visage s'éclaira d'un sourire immense, et elle lui donna volontiers le baiser auquel ils aspiraient tous deux. Elle parla ensuite, quasiment lèvres contre lèvres, en le picorant de baisers.
C'est magnifique! ... Après tout ce temps! ... Alors que les mois de septembre - octobre ... Me paraissaient horribles ... Le mois de novembre ... S'annonce sous les meilleurs auspices!!

Elle se détacha un tout petit peu plus, se rendant bien compte qu'elle n'était pas très compréhensible à parler au milieu de baisers légers. Mais c'était si dur de se retenir...!!!

Maintenant que tu es là, nous allons pouvoir finaliser les préparatifs du mariage.
Veux-tu installer la lice de tir à l'arc, ou nous laissons faire Pirlouit et Nestor, avec les risques que cela comporte?
Ju a dit qu'elle s'occupait de la décoration. Je l'aiderai, bien sûr! J'ai également préparé une décoration complète pour le domaine, que j'installerai dimanche je pense. Elle est en accord avec nos bans et faire-part.
Et sinon, j'ai terminé ma robe. Non, tu ne la verras pas avant mardi, hors de question!! Ton costume est également presque prêt, il reste quelques plis à finaliser...

Chadada sourit.

C'est vrai, promis, un mois qui commence si bien ne peut que se poursuivre de la meilleure des façon.

Chadada réfléchit un instant, le mariage approchait dangereusement.

Pirlouit et Nestor seront très bien pour installer la lice, peut-être que Ju pourrait par contre animer le concours, sinon avec les deux on est mal partis... dit-il en riant. Je me chargerai de l'accueil des invités pendant que tu te prépareras si tu veux bien. Je les mènerai directement à la chapelle avec Nestor.

Il jeta un coup d'œil vers l'établis d'Elisel.

Tu crois que je peux jeter un œil à mon costume ?

Chadada se regarda dans le miroir, l'air satisfait.

Tu feras mes compliments à ton couturier, dit-il en riant. Voilà un costume parfait de très bon ton avec les couleurs du mariage. Franchement, voilà qui est parfait !

Il se regarda encore un instant et rit à nouveau.

Je ne connais pas la chanceuse qui aura le bonheur d'épouser ce bel homme mais il y a de quoi l'envier !

Elisel rosit, se demandant à moitié s'il se moquait. Il savait bien que c'était elle qui l'avait fait... Enfin, s'il lui plaisait, tout allait pour le mieux.

C'est moi la chanceuse, dit-elle en s'approchant de son Cha. Et les autres peuvent m'envier, je ne te prêterai pas!

Et sur un sourire, elle approcha ses lèvres pour donner et recevoir un nouveau baiser.