Nouveau mariage, nouvelle préparation !

Ninou était là, occupée à contempler sa robe et ne bougeant pas le petit doigt.

Sa mère ... sa mère lui manquait !

Brusquement un coup sur la porte la sortit de ses pensées.

Oui ! Entrez !

La présence rassurante, chaleureuse de ses amies aidèrent Ninou à se ressaisir.

Elle essuya ses yeux, les bassina avec de l'eau fraîche avant de se laisser faire par ses témoins.

Elles étaient là toutes les 4 !!! Il y avait si longtemps que ça n'était plus arrivé ! Les quatre drôles de dames de Blois ! Elles avaient vécu ensemble si longtemps, fait tant de choses ensemble, vécu tant de difficultés ...

Voilà, les filles ! Je suis prête ! Mais avant tout ... merci d'être là autour de moi aujourd'hui !

Ne vous méprenez pas sur mes larmes hein ! Je n'ai pas peur de me marier ! Je sais que mon Pompom est l'homme de ma vie et ma seule crainte est que moi je n'arrive pas à le rendre heureux.

Ce qui m'a fait pleurer c'est d'avoir pensé à mes parents. J'aurais aimé qu'ils soient là !

Pendant qu'elle parlait à ses amies, Ninou suivait les instructions qu'on lui donnait de partout : lève le bras ! abaisse-le ! tourne-toi ! regarde-moi ! respire ! rentre ton ventre ! lève la tête ! bouge plus je dois refaire un point à une broderie ...

Qu'elles étaient exigeantes !! Et pas un s'il te plaît ... rien ! Fais ceci, fais pas ça ...

Elles bourdonnaient autour d'elle comme des abeilles et cela finit par faire sourire la future mariée.

Au fond, il valait mieux profiter de ce moment qui serait unique dans sa vie.

C'est donc le sourire aux lèvres qu'elle se découvrit en mariée dans le grand miroir qu'Elisel possédait.

Mais là ... dans son dos ... Ju croisait ses bras, se mordait les lèvres ...

Ninou se retourna pour se retrouver dans les bras de sa couturière.

Elle repensa au jour où elle avait vu Ali, sa tite filleule, en mariée et à l'émotion qui l'avait submergée. Puis ça avait été au tour d'Eli qui avait suscité chez Ninou les mêmes sentiments, provoqué les mêmes larmes.

Entourée de l'affection de ses témoins, Ninouchka, s'assit précautionneusement pour se laisser maquiller et coiffer.

Deux femmes affairées sur une troisième, la quatrième regardant le spectacle tout en s'efforçant de retenir ses larmes, il y avait de quoi sourire, vu de l'extérieur. Ou bien de quoi lever les yeux au ciel ou au plafond, selon l'habitude... Mais vu que personne ne pouvait les voir, toutes les quatre à babiller pour évacuer l'anxiété, les trois debout à martyriser la pauvre Ninou assise, personne ne réagira, et c'est bien dommage...

Or donc, la préparation fut enfin presque terminée, les deux femmes déjà mariées du quatuor s'affairant à la coiffer et la maquiller convenablement pour son futur mari, lui qui ne devait rien attendre de plus que de la voir, tout simplement, même vêtue de frusques, pourvue qu'elle arrive vite. Et les invités, qui comme dans tout mariage sont à l'heure et patientent plus ou moins sagement, ces invités donc devaient commencer à ne plus être très sages.

Le dernier détail fut à l'honneur d'Elisel, qui sortit d'un tiroir d'une commode parmi tant d'autres un écrin à bijou que lui avait confié Ninou un peu auparavant. Elle en sortit un collier de perles fines, héritage maternel, qu'elle détacha pour ajuster au cou de son amie. La touche finale était mise.

Ainsi, elle sera avec toi en ce jour... chuchota-t-elle en souriant avant de lui déposer une bise affectueuse sur la joue.