Baptême d'Anthémios de Déliancourt

L'embrasement au sein du Royaume de France venant de s'éteindre, ou du moins de se calmer de facon notable, LeKaiser prit la décision de saisir l'occasion pour retourner en ses terres natales : le Périgord-Angoumois. La route fut longue, hasardeuse pour retourner dans son chez soi. Mais le simple fait de revoir les siens le mettait de bonne humeur. Voila trop longtemps qu'il errait loin des terres de Lalinde. Une fois de retour en Périgord-Angoumois, il ne prit pas pour autant le temps de se mettre a son aise. Beaucoup de tâches étaient planifiées. Il boucla les quelques dossiers les plus urgents puis se rendit au domaine de Chalais.

Toquant deux fois a la porte, l'on vient lui ouvrir les portes.

Bonjour mon brave, faites savoir a la Comtesse Amerzone que le Baron LeKaiser est la.

Croisant les doigts pour que la missive destinée a la Comtesse de Chalais fut parvenue jusqu'a elle, LeKaiser fut rassuré lorsqu'elle le lui confirma. Quelques discussions furent abordés, tout d'abord les questions sur le bon portant de chacun, puis sur le moyen de déplacement pour se rendre a l'église. Invitant Amerzone a sortir de sa demeure, il pointa de son index ensuite une magnifique carriole.

Voila pour nous. J'espère que le trajet vous sera agréable, j'ai pris soin de privilégier un moyen de locomotion moins rapide mais nettement plus douillet. En espérant qu'il vous plaira.

L'aidant a monter dans la carriole, le cocher donna un léger coup de fouet sur les chevaux tirant la carriole, et emmenant avec lui les deux comparses. Des heures s'écoulèrent puis il arrivèrent enfin a destination. Le cocher tira sur les rennes, la carriole s'arrêta net devant l'église.

Oyé Oyé !! La Comtesse Amerzone et le Baron LeKaiser sont arrivés, tout droit venus du Périgord-Angoumois!! fit le cocher en s'époumonant.

La journée débutait tel un rituel se prolongeant depuis des mois et des mois. Amerzone s'était totalement recluse dans son domaine de Chalais, là où elle menait une vie paisible éloignée de tous depuis la disparition de son mari. Elle ne prêtait attention qu'à ce petit être cher qui grandissait en elle depuis plusieurs mois maintenant.

Bien qu'étant isolée de tous,quelques personnes ne l'avaient pas oubliée. Une missive lui fût envoyée par un ami de longue date, avec qui elle avait travaillé du temps où elle était encore carriériste....Elle fût honorée de l'invitation qu'elle y trouva et se hâta de renvoyer à son ami Lekaiser, qu'elle serait là pour lui afin de l'accompagner vers son engagement dans la religion aristotélicienne....

Lorsque le jour fût enfin venu, elle trépignait presque d'impatience, elle n'était pas sortie depuis fort longtemps et voir d'anciennes connaissances la réconfortait....Elle revêtit donc ses plus beaux atours afin de faire honneur à ce grand événement

La cariole arriva enfin.....la porte toqua....bien qu'Amerzone soit très peu expansive en sentiments...ses yeux trahissaient sa joie lorsqu'elle revit son ami...et une simple phrase lui montrant son affection lui fut adressée....phrase éphémère suivie de questions remarques au ton assez dur

Comme je suis heureuse de te revoir mon ami....tu as beaucoup changé....il faudra que tu me racontes...comment se fait-il que tu ne sois pas encore baptisé....

Elle se laissa accompagner jusqu'à la chariole que le baron lui avait montré quelques instants plus tôts...

Après être restée enfermée plusieurs mois j'apprécie le confort.....et puis je pense que ce n'est pas un mal que le trajet soit plus long...nous avons tant de choses à nous dire...

Une fois les deux comparses installés dans la chariole...,ils échangèrent sur les sujets sur lesquels ils ont tant débattu, jusqu'à ce qu'ils arrivent à l'église.....

Mine joviale. Ah ! Nous voici enfin arrivés ! fit-il a Amerzone, sautant d'un bond léger de la carriole. Se tournant vers son amie, il lui tendit sa main destre.

Venez donc, nous allons nous dégourdir les jambes. Les votres doivent être tout autant ankylosées que les miennes, si je ne m'abuse.

Une fois qu'elle eut posé pied a terre, ils marchèrent quelques minutes puis se dirigèrent vers le parvis de l'église.

Lexhor, Bourguignon ! Quel plaisir de vous revoir ! J'espère que nous ne vous avons point trop fait attendre. Puis pivotant lentement sur ses talons pour faire face a son amie. Excuses-moi, je suis d'une maladresse. Amerzone, voici le Diacre Lexhor et celui qui sera mon parrain, Bourguignon. A nouveaux face aux deux compères Orléanais. Messires, vous avez devant vous celle qui me fit le privilège d'accepter d'être ma marraine, Sa Grandeur Amerzone, Comtesse de Chalais et anciennement Comtesse du Grand Périgord-Angoumois.

La double-pique était lancée, autant pour Lexhor et Bourguignon en insistant sur la grandeur du Périgord-Angoumois, sa terre natale, autant pour Amerzone en lui rappelant les sacrifices passés pour régner de belle manière sur le Périgord-Angoumois. Le fief de retraite a son encontre fut loin d'être démérité. LeKaiser esquissa un léger sourire loin d'être innocent.

Pas touche pas touche ... il était marrant le petit diacre c'est qu'il avait soif le Boubou et puis selon les principes de Saint Vinkolat la gienlain devait toujours couler à flot et comme la Connétablie était à l'honneur en ce dimanche il était tout à fait normal de se placer sous se Saint patronnage et donc de goûter même avant l'heure le doux élixire...

Boarrrf ... tu me connais j'oserai jamais y toucher ... soupire
Mais nous ne sommes jamais sûr de rien il faudrait mieux vérifier que notre liqueur ne c'est pas volatilisée.

Stoppé net il ne put continuer ni même aller faire les vérifications car le Connétable se présentait avec sa marraine ...
Pas de chances pour le baron mais il se rattraperait à la fin en vidant quelques choppines. Il salua son futur filleul ainsi que sa marraine dont le visage ne lui semblait pas inconnu ... moment de réflexion ... ancienne Comtesse du Perigord disait il ... peut être l'avait il croisé lors des ces visites diplomatiques dans le Perigord Angoumois à moins que cela soit en Bretagne durant la deuxième guerre qui avait vu les armées du Roy triompher à Rohan et Vannes ... il éclaircirait tout ceci après car malgré tout LeKaiser venait de tacler les deux orléanais ainsi que leur Duché pas très aristotélicien le nouveau filleul ...

Bonjour Anthémios.
Ravi de vous rencontrer votre Grandeur...

Puis il fut couper par Lexhor qui y mettait son grain de sel ... sal journée en perspective pour le Maréchal de France...

Et bien oui je l'avoue, notre Duché dispose de bien des merveilles dont on ne peut resister et même le Grand Périgord mais sans Angoumois car il fallait bien titiller le filleul après son affront ne peut rivaliser avec la Gienlain c'est d'ailleurs pour cela que tout le monde se retrouve dans notre Duché aujourd'hui ?

Il sourit en direction de Lexhor puis invita les deux nobles à les suivre dans l'Eglise

Chadada, un des maître des lieux, avait été prévenu de l'arrivée d'hôtes de marque au Domaine d'Andéol à l'occasion d'un baptême. Voyant de loin passer une cariole qu'il ne connaissait point, il attrapa un mantel bien chaud, remit sa toque d'aplomb et fila accueillir comme il se devait ses hôtes.
Arrivé près de la Chapelle Saint Valentin, le Grand Maître de l'Ordre de la Cosse de Genêt vit ses amis orléanais, Lexhor et Bourguignon, en charmante compagnie. Il s'approcha à grandes enjambées et découvrit des mines radieuses et souriantes. Il salua les orléanais d'un signe de tête puis s'adressa aux hôtes.

Votre Grandeur, dit-il dans un première révérence, Baron, continua-t-il. Je me présente, Chadada d'Andéol, ravi de vous accueillir pour cet important moment dans notre Domaine familial. Sachez que c'est un honneur de vous voir choisir notre humble chapelle pour cette cérémonie que je serai, si vous me le permettez, ravi de partager.

Il sourit à ses hôtes avant de reprendre.

Lexhor, veux-tu commencer la cérémonie ou crois-tu que nous avons le temps de nous réchauffer autour d'un verre avant de commencer ? Ce parvis est gelé en cet hiver bien rude. Ne voulant commettre d'impair il ajouta. Si nos hôtes le souhaitent naturellement. J'ai cru entendre parler de Gienlain...

Les présentations étaient faites. Tout était fin prêt. Ne restait plus qu'à...commencer!
D'un signe de tête, Le Duc d'Orléans interpella le petit groupe.

Bien. Je vous propose de commencer puisque tout le monde est là.
Entrez donc et placez vous près de l'autel.

Joignant le geste à la parole il prit la tête du cortège en direction de l'autel.

Tout le monde était là. Le baptême, en petit comité pouvait donc commencer. Lexhor décida de faire dans la sobriété, contrairement à l'accoutumée.

Mes filles, mes fils, mes enfants. Nous sommes ici réunis en cette belle journée pour baptiser, par la grâce de Dieu,notre ami Anthémios, fervent croyant du dogme d’Aristote. Cette cérémonie marquera son entrée dans notre église et fera de lui un fidèle du Très-Haut.

Se tournant vers Lekaiser, Lexhor posa sa main droite sur son épaule.

Nous t’accueillons aujourd'hui Anthémios, dans l’Eglise d’Aristote et de Christos. Entre dans ta nouvelle maison, auprès du Très-Haut notre Dieu tout puissant. Nous t’acceptons parmi les nôtres.
J’invite désomais, Amerzone et Bourguignon, ta marraine et ton parrain, à unir leurs mains aux tiennes et à réciter, tous les deux, le Crédo à l’unisson.

Un sourire et un signe de tête aux trois amis.

Citation :

Je crois en Dieu, le Très-Haut tout puissant,
Créateur du Ciel et de la Terre,
Des Enfers et du Paradis,
Juge de notre âme à l'heure de la mort.
Et en Aristote, son prophète,
le fils de Nicomaque et de Phaetis,
envoyé pour enseigner la sagesse
et les lois divines de l'Univers aux hommes égarés.
Je crois aussi en Christos,
Né de Maria et de Giosep.
Il a voué sa vie à nous montrer le chemin du Paradis.
C'est ainsi qu'après avoir souffert sous Ponce,
Il est mort dans le martyr pour nous sauver.
Il a rejoint le Soleil où l'attendait Aristote à la droite du Très-Haut.
Je crois en l'Action Divine;
En la Sainte Eglise Aristotelicienne Romaine, Une et Indivisible;
En la communion des Saints;
En la rémission des péchés
En la Vie Eternelle.
AMEN

Le Duc commença la cérémonie, il ne fit pas de long discours ni même d'écarts ... avait il peur de ce qui pouvait arriver ?
Il le laissa gérer sa cérémonie puis lorsque se fut à son tour d'agir il placa sa main dans celle de son filleul comme pour le guider vers le droit chemin.
A la demande du Diacre il récita avec la Comtesse le crédo que tout le monde ici commençait à connaitre

Citation :

Je crois en Dieu, le Très-Haut tout puissant,
Créateur du Ciel et de la Terre,
Des Enfers et du Paradis,
Juge de notre âme à l'heure de la mort.
Et en Aristote, son prophète,
le fils de Nicomaque et de Phaetis,
envoyé pour enseigner la sagesse
et les lois divines de l'Univers aux hommes égarés.
Je crois aussi en Christos,
Né de Maria et de Giosep.
Il a voué sa vie à nous montrer le chemin du Paradis.
C'est ainsi qu'après avoir souffert sous Ponce,
Il est mort dans le martyr pour nous sauver.
Il a rejoint le Soleil où l'attendait Aristote à la droite du Très-Haut.
Je crois en l'Action Divine;
En la Sainte Eglise Aristotelicienne Romaine, Une et Indivisible;
En la communion des Saints;
En la rémission des péchés
En la Vie Eternelle.
AMEN

Une fois le crédo récité, un signe de tête au témoins.

Merci à vous.
Il est temps maintenant de nous confesser avant que Bourguignon nous lise un passage du livre des vertu. Il est en train d s'endormir mais la gienlain bénite ça se mérite...

Répétez après moi mes enfants, parce que le faire avant vous serait bien compliqué...

Citation :

Je confesse à Dieu Tout-puissant, à tous les Saints, et à vous aussi, mes Amis, parce que j'ai beaucoup péché, en pensée, en parole, en action.
Je supplie tous les Saints, et vous, mes Amis, de prier le Créateur pour moi. Que le Très Haut nous accorde le pardon, l'absolution et la rémission de tous nos péchés.

Il se tourna vers l'assemblée des fidèles, oui enfin vers la baptisé, son parrain et sa marraine...pour les inciter à se confesser à leur tour.

La logique du Diacre était implacable, digne d'un grand savant des temps modernes, a ne pas en douter ! Reprenant son sérieux, effaçant autant faire que se peut son sourire, il récita a la suite de Lexhor.

Je confesse à Dieu Tout-puissant, à tous les Saints, et à vous aussi, mes Amis, parce que j'ai beaucoup péché, en pensée, en parole, en action.
Je supplie tous les Saints, et vous, mes Amis, de prier le Créateur pour moi. Que le Très Haut nous accorde le pardon, l'absolution et la rémission de tous nos péchés.

"Nos pêchés"... un bien étrange mot pour Anthémios, lui pour qui droiture et justice étaient maitres mots. Baste, un simple regard envers le Diacre lui fit comprendre qu'il était vain de chercher a discutailler... Peut-être lui en toucherait-il deux mots lorsque la cérémonie sera plus avancée, après quelques lampées de geinlain.

Le crédo traditionnel était récité. Il était maintenant temps de se pencher un peu sur le livre des vertus. Les écrits saints étaient porteurs de vérité et révélaient la grandeur du Très-Haut. Lexhor aimait à les étudier car ils le fascinaient.

Merci à vous, c'était très beau. Je vous met un 10. Mais est-ce donc sur les champs de bataille mon ami que vous avez développer une voix si harmonieuse? Ou sont-ce les chansons à boire de l'après-combat?

Un sourire.

Je vais maintenant vous lire un passage du livre des vertus.
Ecoutez bien et essayer de comprendre la leçon qu’il contient. Il est tiré de la première partie du livre premier, huitième chapitre, La décision.

Le Très-Haut s’adresse au pieux Oane.

Citation :

Dieu tourna ensuite Sa voix en direction d’Oane et lui dit : “J’ai fait de ton espèce Mes enfants. Je fais maintenant de vos esprits des âmes. Elles se différencient des esprits des autres espèces en ce qu’elles resteront dorénavant les seules à être de nature supérieure, à tendre vers Ma divine perfection. Ainsi, je divise le temps en sept parties, appelées “jours”, afin qu’à chaque septième jour, toi et les tiens vous vous réunissiez pour honorer votre père : Moi.”

Le Duicre se racla la gorge avant de reprendre.

Et bien, que nous dit ce passage mes enfants?
Tout simplement que le Très-Haut nous a offert une chance immense, un honneur inouï dont nous devons savoir être digne. Nous devons aimer le Très-Haut chaque jour qu’il fait et l’honorer le septième jour, Son jour.

C’est pour cela que nous nous réunissons lors des messes dominicales. Pour montrer à Dieu que nous l’aimons et que nous savons être dignes de l’amour qu’il nous porte.
C’est également pour cela que nous sommes ici aujourd’hui, pour accueillir Anthémios dans notre communauté, celle de la vertu et de la dévotion au Très-Haut, pour lui montrer que ses fidèles sont toujours plus nombreux et désireux de le rejoindre au paradis le temps venu.

Se tournant vers Lekaiser, il prit ses mains entre les siennes.

Rejoins-nous, Anthémios, mon fils, que ta foi en le Très-Haut illumine ton âme afin que débute sa purification. Rejoins-nous et libère-toi des considérations purement matérielles, accède ainsi au monde des idées. Suis la voie que nous montrent Aristote et Christos et tu rejoindras ton père le seigneur au paradis.

Est-ce bien ce que tu veux, mon fils?

Un regard protecteur sur l'homme de cérémonie, en attente de sa réponse.

Glissant au Diacre un " les champs de batailles, sans nul doute " suivit d'un sourire en coin, LeKaiser l'écouta ensuite attentivement.

Je le veux mon père, assurément, fit-il, fixant Lexhor d'un regard ampli de sincérité.

Ne sachant quelle posture prendre, tout en maintenant ses mains dans celles du Diacre, il posa un genou a terre, tel que pour une cérémonie d'anoblissement. Lexhor saurait le faire se lever, si d'aventure le protocole en diffèrait.